Toutes les nuits appartiennent au voleur, excepté celle où il est pris ₪ Seth

Dieu

Toutes les nuits appartiennent au voleur, excepté celle où il est pris

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ermès avait vite pris ses repères dans ce nouveau monde. Peut-être parce qu'il était le dieu de tant de choses, parce qu'il n'avait jamais tenu en place, incapable de se limiter à ce que le possible permettait... mais il s'était très vite adapté. Il adorait, en vérité, ce nouveau défi de tous les jours. Et quand il n'était pas en train de faire des repérages pour ses futurs coups, il explorait cette nouvelle source d'amusement. Cela faisait des siècles qu'il n'avait pas eu autant de surprises en même temps, alors il était hors de question qu'il passe à côté à cause des autres dieux grecs... Hermès aimait sa famille, mais il avait choisi de suivre sa propre voie, celle de l'arnaque et des coups fourrés... Nul ne le suspectait pour le moment, de mentir au nez de tous, mais il était prudent pour ne pas risquer de redevenir le messager des dieux... Pour le moment du moins ! Hermès avait ses propres projets comme... dévaliser cette magnifique maison égyptienne !

C'est aisément que le dieu crochète la serrure de la porte d'entrée, après avoir désactivé les quelques dispositifs de sécurité de la rue. Il chantonnerait même, si les habitants n'étaient pas paisiblement endormis à l'étage. Même s'il avait été affaibli, il restait le roi des voleurs, personne ne l'égalait en discrétion... Et il ne s'était pas privé d'en profiter depuis son arrivée. Pour ne pas attiser la suspicion, il avait commis ses larcins dans les différents quartiers, c'était son troisième chez les égyptiens. L'inconvénient avec eux, c'était l'étroitesse des fenêtres qui l'empêchait de s'y faufiler. Mais il avait bien d'autres issues... De toute manière, personne ne l'avait jamais surpris. Hermès avance à pas de velours, sans un bruit. Vêtue d'une tenue noire et moulante, sans même avoir pris la peine de dissimuler son visage (encore une fois, qui pourrait le surprendre ?), il commence à remplir son sac de quelques objets qui lui font de l'œil, c'est qu'il a tiré le gros lot ! Sa dernière victime en date semblait être très à l'aise financièrement, Hermès à les yeux qui pétillent et un grand sourire de gamin devant toutes ces matières précieuses. Il aimait l'or. Et tout ce qui brillait. Certains pourraient même dire qu'il était kleptomane à ses heures.

Une lampe de poche à la main, il continue d'explorer, teste même le canapé, s'allongeant un instant avec un soupir d'aise... Oui, il allait totalement emmener cette couche avec lui en partant ! Il le voulait, et il l'aurait.

Hermès décide enfin de monter à l'étage, sans faire grincer une seule marche. Gracieusement, furtivement, il ouvre une première porte et explore la salle de bain, au cas ou quelque produits ou outils de beauté l'attendrait. Il ne gardait pas tout pour son utilisation personnelle, il y avait plein de bonnes affaires dans le troc ! Le dieu ne s'attarde pas, car ce qu'il cherchait c'était un coffre. Dans une maison pareille, il était obligé qu'il y ai une planque quelque part pour les biens les plus précieux...

Le cœur battant grâce à l'adrénaline apportée par le plaisir de dévaliser quelqu'un dans l'ombre de la nuit, il entre discrètement dans une chambre... Hermès aimait le risque, jouer des tours et gagner, et n'avait pas peur d'entrer dans une pièce habitée. Avec un sourire malicieux il commence par vérifier derrière les objets accrochés au mur...
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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Seth ne savait pas vraiment trop quoi penser de ce nouveau monde, de cette nouvelle vie. Il est vrai que son palais lui manquait, et ses tentatives de tuer Horus aussi. Malgré tout, il s’en était presque fait un jeu. Evidemment, devenir roi de toute l’Egypte était toujours dans ses projets, puisqu’on lui avait injustement pris son royaume, pour lui refiler des terres mortes et infertiles. Pour l’exiler, le mettre loin de tout. Mais ce n’était pas cela qui allait réussir à l’arrêter. Seth avait des plans, et il comptait bien les mettre à exécution. La bonne nouvelle, c’est qu’il avait un peu plus de libertés ici, et donc, plus d’opportunités d’exercer sa loi, ce qu’il avait commencé à faire. Les humains étaient tellement stupides, et corruptibles, Seth n’avait pas eu de difficultés à les faire plier sous ses ordres. Et en ce qui concernait le reste de sa « famille » eh bien, il arrivait à disparaître de leurs radars, et lorsqu’il les croisait, il feignait tout simplement avoir perdu tous ses pouvoirs, ce qui n’en était rien, pour son plus grand plaisir.

Personne n’arrêterait le dieu du chaos, ceux qui s’essayaient le regrettaient amèrement. L’avantage, c’est qu’Osiris avait toujours été un imbécile fini, et se débarrasser de lui avait été facile. Horus l’était moins, et surtout, il avait son abominable mère qui le biberonnait sans cesse. Si seulement Isis savait ce qu’il avait fait à son petit ange adoré, elle en mourrait probablement de choc, ce qui était une idée assez délicieuse. Oh oui, de toute sa fratrie, Isis était celle qu’il haïssait de plus, et pourtant, elle était aussi fourbe que lui. Quant à Nephtys… il gardait cette traitresse sous surveillance. Elle avait voulu lui faire à l’envers, il allait le lui faire regretter pour toute l’éternité, qu’elle en soit bien consciente. Enfin, quoiqu’il en soit, ses désirs de vengeance, et sa quête de pouvoir n’étaient absolument pas terminées avec ce contretemps. Il espérait qu’ils retourneraient vite chez eux, mais il pouvait sans doute exécuter quelques plans utiles en étant ici.

Seth ouvrit les yeux presque instantanément où une présence étrangère envahit la maison. Tous ces siècles à déjouer les attaques des uns et des autres lui avaient donné des réflexes très utiles. Il ne savait pas qui était cette personne, ni ce qu’elle voulait, mais elle allait regretter d’avoir mis les pieds ici. Il entendit la porte s’ouvrir, et il serra l’arme cachée sous son oreiller. Même s’il avait gardé ses pouvoirs, il faisait en sorte de ne pas trop les utiliser, histoire de ne pas faire voler sa couverture en éclat. Il entendit la personne farfouiller un peu. Un cambrioleur peut-être ? Il allait repartir la queue entre les jambes, ou bien la tête en moins, il ne savait pas encore.

Sans un bruit, il se leva avant d’avancer vers cet homme et de pointer le canon de l’arme sur sa tempe, il ne plaisantait pas, et ce n’était pas du chiqué. Seth tuait. Seth aimait tuer. Et cet homme avait fait une grave erreur en pénétrant ici.

« Tu as signé ton arrêt de mort en entrant ici. »

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ermes n’utilisait en rien ses pouvoirs actuellement, il n’en avait pas besoin car même sans flotter dans les airs il était capable d’être complétement silencieux. Ses pieds étaient aussi agiles que sa langue et que ses doigts, il est sans crainte, et ne peut même pas imaginer être pris la main dans le sac… C’est pour ça qu’il est complètement choqué quand il sent l’arme contre sa tempe. Hermès se fige, pris de cours pour la première fois en des millénaires et des millénaires d’existence. Il n'avait jamais été pris sur le fait, jamais. C’était normal car il était le roi des voleurs. On l’avait parfois suspecté après coup, parce qu’il avait sa petite réputation, et que personne ne pouvait faire comme lui. Ou alors, ceux qui auraient pu espérer le faire n’avaient pas le cran, ni la folie, d’aller braver les foudres des dieux et des créatures… Parfois juste pour le rush, parfois juste d’avarice ou pour jouer…
Hermès était plus que choqué. C’est pour ça qu’il a un temps de réaction légèrement plus long que d’habitude (mais vraiment pas beaucoup, c’était Hermès, quand même). Il lève les mains en l’air (après avoir glissé sa dernière acquisition dans sa poche, vif comme l’éclair) un vrai modèle d’innocence criant « pas de danger, je suis innocent ». Il est choqué, oui, et légèrement admiratif car qui que soit cet homme à la voix grave et pas franchement ravie, il avait réussi à surprendre un dieu, et pas n’importe lequel. Et ça méritait un laurier, et qu’il s’attarde un instant ! (pas comme si il avait le choix)

« Eh bien, eh bien, c’est comme ça que les égyptiens traitent les invités ? C’est un peu extrême non ? » Qu’il répond avec un ton détendu (et un poil malicieux, chassez le naturel, il revient au galop), tout comme son corps si on ne compte pas les mains levées. Hermès, même dans les pires situations, à toujours quelque chose à dire (sauf lorsqu’il est bâillonné, mais ça ne devrait pas en arriver là). Au pire, si ça tournait vraiment mal, il utiliserait ses pouvoirs, mais il était plus que confiant en ses capacités de se tirer de n’importe quelle situation juste avec les mots.

« Je pense qu’il y a un malentendu, on devrait en discuter, qu’en dis-tu l'ami ? » Hermès aurait peut-être du préparer un peu mieux son coup, mais pourquoi se faciliter la vie en choisissant une nuit ou sa cible était absente ? Non, il aimait les défis, et celui là se révélait encore plus excitant que prévu.

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Seth détestait les personnes trop intrusives. Il ne savait pas ce que voulait ce type, mais sa présence ne l’enchantait d’aucune façon. Qu’on veuille en plus le voler, c’était sans doute le summum. Après, qu’on lui donne une raison de commettre un meurtre était sans doute le meilleur cadeau qu’on puisse lui faire. Seth observa son cambrioleur d’assez près. Ce type ne lui disait rien. Est-ce qu’il avait été envoyé par quelqu’un ? C’était peu plausible, et puis, pourquoi le voler ? A moins qu’il ne cherche quelque chose en particulier. Il devrait peut-être tenter de l’interroger, avant de le tuer. Même s’il ne pourrait avoir une totale confiance en ce qu’il lui disait, mais Seth en connaissait un rayon sur la torture, au cas où, ce n’était pas comme si se salir les mains lui faisait peur. En tout cas, il n’allait pas le laisser partir comme ça, c’était une certitude. Le voleur s’est fait prendre au piège, et Seth allait maintenant déguster sa proie. Un peu comme un prédateur. En même temps, c’était ce qu’il était, et ce n’était pas pour rien s’il était aussi crain qu’il l’était. On avait tenté de l’exiler pour s’en débarrasser, mais il en fallait beaucoup plus pour le mettre hors d’état de nuire. Raison pour laquelle personne n’y était parvenu, même pas ce gamin d’Horus.

« Eh bien, eh bien, c’est comme ça que les égyptiens traitent les invités ? C’est un peu extrême non ? »

Le dieu plissa légèrement les yeux, sans bouger de sa position offensive et défensive à la fois. Ce petit jeune semblait pouvoir jouer au plus malin, mais il avait réellement manqué sa cible, ce n’était pas avec Seth qu’il arriverait à grand-chose. Enfin, c’était tant pis pour lui, la prochaine fois, il n’essaierait plus de venir le voler. Même si en toute honnêteté, il n’irait sans doute plus voler chez personne. Laisser des survivants, ce n’était pas dans les habitudes de Seth, surtout si cela ne lui rapportait rien.

« Tu n’es pas mon invité. »

Son ton était froid, et tranchant. Il n’était pas là pour faire la discussion. Oh, non pas que parler l’incommodait, il aimait parfois avoir des conversations inspirées et inspirantes, avec les bonnes personnes. Mais il n’avait pas choisi la compagnie de ce garçon, alors il n’avait réellement pas envie de faire l’effort de se rendre aimable, il n’avait strictement pas à le faire.

« Je pense qu’il y a un malentendu, on devrait en discuter, qu’en dis-tu l'ami ? »

Un malentendu, il en doutait fortement. Seth était loin d’être un idiot, et si ce dernier voulait tenter de lui faire à l’envers, il allait être sacrément déçu. Cependant, le dieu était quelque peu intrigué par son comportement, le jeune homme n’avait pas du tout l’air de paniquer, et Seth trouvait cela vraiment louche, et inhabituel.

« Je ne pense pas qu’il y ait le moindre malentendu, et je ne suis pas ton ami. Pas plus que tu n’es mon invité. Qu’est-ce que tu étais venu chercher, de l’argent, quelque chose de précis ? »

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ermès n’a pas peur, même s’il a une arme à feu posée contre l’arrière du crâne. Il en faut plus, pour tuer un dieu, une petite arme mortelle ce n’est vraiment rien, surtout quand on est si rapide qu’on peut éviter les balles même à bout portant. Du moins, il l’imaginait, personne n’avait jamais tenté ce coup là sur Hermès. Une première ! Et il adorait ça, ça changeait du quotidien et il n’y avait rien de mieux pour un dieu éternellement en recherches de sensations fortes.

En attendant, l’excitation n’avait pas l’air réciproque, le propriétaire de la maison dans son dos n’avait pas vraiment l’air ravi, compréhensible mais triste. Mais il n’avait pas encore tenté, donc Hermès comptait ça comme une victoire, ou en tout cas, une opportunité. De baratiner et parler, deux de ses activités préférées. Il ne se démonte pas et sourit en coin, on verrait s’il n’était pas son invité, quand il en aurait fini avec lui.

En attendant, le proprio’ récalcitrant n’a pas l’air attendri par son enthousiasme, ni d’avoir envie de tourner autour du pot. La question le fait rire, un petit rire sympathique, comme s’ils étaient réellement en train d’avoir une agréable conversation entre bons amis. Il avait appris que rire et sourire, ça détendait (presque) toujours l’atmosphère.

« On m’a vendu votre sens de l’hospitalité comme exceptionnel, je suis vraiment déçu. Et si, si, j’insiste, pour le malentendu, et je vais le prouver. Pourquoi partir de l’hypothèse que je suis venu te prendre quelque chose ? Je pourrais très bien, au contraire, t’en apporter. » Paroles subliminales pour détourner l’attention, gagner du temps. Qu’on ne dise pas qu’Hermès n’était qu’égoïsme. Il pouvait être très généreux… Quand ça lui apportait quelque chose en échange. Combien des victimes de ses larcins s’étaient félicitées par la suite, d’avoir été choisis par le fourbe Hermès ? (notamment les femmes, des victimes, si elles avaient la chance d’être dans leurs lits lorsqu’il passait par là… ou leurs filles… et fils… frères…)

Le tableau qu’il avait commencé à bouger, avant d’être interrompu, représentait le désert. C’était une très belle œuvre, hyper réaliste, sable rouge-doré scintillant sous le soleil peint, mais plus difficile à discerner dans l’obscurité (fichues fenêtres, trop petites à son goût, pas assez de rayons de lunes ni de chances de s’échapper)… Mais ce qui scintille le plus c’est le métal du coffre-fort derrière la toile. Hmmm. Ça le démange, Hermès, de continuer et craquer le code. Il sent l’odeur de l’or, du métal précieux, ses mains levées en l’air tremblent tant c’est irrésistible. L’autre va croire qu’il a peur, alors qu’il est juste en train de lutter contre sa kleptomanie innée.

« Tu sais quoi, on devrait en discuter en face à face. C’est un beau tableau, je ne veux pas dire, franchement, une superbe pièce et en d’autres circonstances je pourrais l’admirer pendant des heures et m’imaginer y dorer tranquillement au soleil, mais pas trop non plus parce que, le sable ça rentre partout- » Ou pas, Hermès n’était pas du genre à rester immobile plus de quelques minutes… C’était déjà trop long là, et il est tenté de bouger malgré le flingue. Alors pour compenser, il parle, il flatte, il taquine. Trop parler, pour rendre confus ses victimes, mais quand même leur donner envie de l’écouter. C’est qu’il avait une voix agréable, le dieu, plus qu’agréable même, la diction parfaite, l’éloquence innée, le ton quasi chantant (même si, d’après Apollon, ça n’allait que quand il parlait, pas quand il essayait de chanter). « -mais ce serait bien plus sympathique de se voir non ? Qu’en dis-tu ? Je répondrais avec plaisir à tes questions, et tu pourras te forger un meilleur avis qu’en admirant l’arrière de ma tête… Même si j’ai de beaux cheveux, je sais, c’est dans mes gênes. » Beaux, mais indomptables et impossible à coiffer, ou alors c’était juste parce que le vent les ébouriffait tout le temps.

Bien sûr, de dos ou en face à face, Hermès restait le meilleur menteur qui soit et il ne doutait pas de ses chances de réussite. Mais il était curieux de voir à quoi ressemblait la « menace » et c’était plus aisé de jauger quelqu’un quand on voyait sa gestuelle et ses expressions. Il était doué pour cerner les gens (c’était mieux pour les arnaquer) mais il lui fallait un minimum de matière.

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Seth n’avait aucune idée de ce que voulait cet homme, ni même qui il était. Mais il n’aimait vraiment pas sa présence ici, et il n’aimait pas son comportement non plus. Peut-être qu’il ne prenait pas ses menaces au sérieux, mais il le devrait, cela n’effrayait pas du tout Seth d’avoir à éliminer quelqu’un, mais avant cela, il voulait tout de même des réponses, parce qu’il était envoyé par quelqu’un, qui que ce soit, il se devait de le savoir, afin de remonter la source et abattre le problème définitivement.

Mais, de toute évidence, le vil petit voleur ne semblait pas vouloir parler. Et s’il pensait l’embrouiller dans son incessant brouhaha, à raconter tout et n’importe quoi, cela n’allait pas marcher. Qu’il n’ait pas peur de ses menaces, de la situation, d’avoir une arme chargée braquée sur lui, c’était son problème, Seth ne s’en formalisait pas, mais cela ne le sauverait pas, loin de là.

Et si cet homme devait avoir un éclair lucidité, cela serait bien de ne pas trop chercher à l’énerver. Mettre Seth en colère était bien l’une des plus grosses idioties qui soient. Certes, il ne pouvait pas le savoir, puisqu’il n’avait aucune idée de qui il était, et Seth ne pensait pas le lui révéler, mais il devrait le ressentir dans son instinct, même si à en juger par ses réactions, il semblait presque en être totalement dépourvu, d’instinct.

« On m’a vendu votre sens de l’hospitalité comme exceptionnel, je suis vraiment déçu. Et si, si, j’insiste, pour le malentendu, et je vais le prouver. Pourquoi partir de l’hypothèse que je suis venu te prendre quelque chose ? Je pourrais très bien, au contraire, t’en apporter. »

Essayait-il de le prendre pour un imbécile ? C’était une grossière erreur, une très grossière erreur. Comme si son discours pouvait être pris au sérieux pour qui que ce soit. Il s’introduisait chez lui en pleine nuit, incognito, et se servait gratuitement dans ses affaires, et il pensait que cela allait passer pour un acte de générosité ? Il vivait vraiment dans un autre monde, s’il avait la moindre espérance que Seth abonde dans son sens, c’était totalement peine perdue.

« Je te conseille fortement de ne pas trop tenter de me prendre pour un imbécile. On ne s’introduit pas chez quelqu’un pour apporter quelque chose, et encore moins en pleine nuit, je commence à perdre patience, c’est mauvais pour toi. »

Et c’était loin d’être des paroles en l’air. Il avait grand intérêt à répondre à ses questions et à arrêter son petit numéro de petit malin. Cela ne lui garantirait pas de repartir d’ici en vie, bien entendu, mais il souffrirait peut-être moins, ce qui devrait être un bon point pour lui. Même si Seth commençait à très sérieusement douter de son équilibre mental, là-tout de suite. Et il en connaissait un rayon, sur ce sujet.

« Tu sais quoi, on devrait en discuter en face à face. C’est un beau tableau, je ne veux pas dire, franchement, une superbe pièce et en d’autres circonstances je pourrais l’admirer pendant des heures et m’imaginer y dorer tranquillement au soleil, mais pas trop non plus parce que, le sable ça rentre partout mais ce serait bien plus sympathique de se voir non ? Qu’en dis-tu ? Je répondrais avec plaisir à tes questions, et tu pourras te forger un meilleur avis qu’en admirant l’arrière de ma tête… Même si j’ai de beaux cheveux, je sais, c’est dans mes gênes. »

Encore une fois, il voulait continuer de jouer au malin. Le voir de face, de dos, sous toutes ses coutures ne changerait strictement rien du côté de Seth, en plus de se permettre de venir cambrioler sa propriété, il s’évertuait à tenter de le prendre pour un con, et c’était quelque chose qui ne passait pas du tout auprès du grand et puissant dieu qui était Seth. D’ailleurs, commençant à être las de toutes ses simagrées, il plaqua le jeune homme dos au mur, sans absolument aucune douceur, et plutôt une grande brutalité, le canon de son arme contre son front, entre ses deux yeux. Tandis que dehors, des nuages épais et chargés d’électricité commençaient à se former, preuve que Seth commençait à être réellement très énervé, et ses pouvoirs commençaient à se manifester. D’ailleurs, ses yeux aussi, en ce moment précis étaient orageux de colère.

« Je n’ai plus aucune patience pour ton petit numéro de pitreries. Alors maintenant, soit tu te décides à répondre à mes questions sans me prendre pour le premier des idiots, soit ta misérable petite vie s’achève ici et maintenant. Est-ce que c’est assez clair comme ça ? »

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